Le Mardi 11 mai 2010.

Il y a des lundis qui sont difficiles, pour tout le monde mais pas pour les mêmes raisons !

Les lendemains de mariages sont périlleux pour les cranes de Farangs et c'est d'ailleurs pour ça que l'on ne mettra pas la musique aujourd'hui car les "tambours de l'Isan" résonnent encore dans ma pauvre petite tête !

Pour d'autres comme le fiston, Tangmoo, lorsque c'est la première rentrée des classes d'une courte vie, on ne s'attend pas à être toute une journée sans son "Pôpa et Môman" !

Enfin coûte que coûte ce matin Tangmoo et sa grande sœur Tan ont enfilé leurs uniformes et "Pai rongrian" (allez ! À l'école !)

Ils sont mignons non ?

La première a s'y coller, c'est Tan, le petit bus de cambrousse arrive à 7h30 pour aller au collège à 5 kilomètres, c'est d'ailleurs sa dernière année avant le lycée ! Pour elle, pas de problèmes, elle est même contente, deux mois de grandes vacances, c'est long?

A ciao bella Tan...

Oy, Tangmoo et moi, par contre, allons donc à l'école maternelle à 50 MÈTRES !

HÉ OUI, CE N'EST PAS LOIN, MAIS CELA S'AVÈRERA TRÈS TRÈS LOIN POUR TANGMOO !

Arrivés sur place l'institutrice est là pour nous accueillir, l'instituteur arrivera bientôt, car il y a deux classes l'équivalent de la moyenne et grande section, 50 élèves dont 35 viennent des villages alentours du sous-district. Ils arrivent en deux tours de pick-up avec à leurs bords deux assistantes maternelles ! (bien organisé non ?)

Une dernière marche arrière et hop, tout le monde descend !

Tangmoo ne pleure pas mais est très impressionné par les pleurs de tous ces petits bouts de choux, ils ont déjà quitté leur maman, eux pour les petits du village, leurs mamans les ont déjà quittés !

Au milieu de ce brouhaha (ha ! ha ! j'ai mal à la tête), on va donc faire un petit tour des lieux avec Tangmoo qui jusque là ne sait pas que son "po & mae" (papa & maman) vont bientôt le laisser seul, là, au milieu de ces cris et crises de nerfs ! (en fait, à ce moment là, le papa commence à se prendre "les boules", lui aussi) eh, on ne se refait pas, papa gâteau, papa gâteux !

Les mamans pures Isan pour elles, ça va, elles discutent, me regardent en rigolant (je dois avoir une tête de "gainsbard"), les petiots se calment un peu mais d'autres attaquent la chansonnette, comme un chant en canon ! Tangmoo a déjà ses marques et range son cartable.

Ça se calme un peu avec la sortie des jouets,

On remarquera la photo de classe de l'année précédente, la moitié ont disparu dans la grande école désormais, mais la relève est là !

Là,  c'est la classe des plus grands qui apprendront les balbutiements du Thaï !

Alors que tous sont a peu près calmes, Tangmoo pique sa crise, nous voyant partir. Les instits' calment le jeu et les emmènent dehors sur les toboggans et accessoires...

Après 15 minutes de jeux, les instits les mettent au garde-à-vous devant le drapeau thaï et c'est l'hymne national "pathet thaï... etc."

(Eh pour l'identité nationale, ici on ne se pose pas la question) (enfin c'est encore une autre histoire)

On laisse Tangmoo qui a encore le cœur gros mais ça a l'air d'aller... On tourne le dos à l'école en laissant ainsi la cacophonie ambiante !

Enfin deux heures après, vers 11 heures, Tangmoo arrivera comme un dératé, avec à ses fesses l'instit, tentant de le rattraper (ils ne sont pas champion du monde du 100 mètres pour rien ? Oh! Le moqueur)

Alors j'y retournais (sa mère était chez la voisine) pour rester au milieu des mamans (ce qui n'est pas désagréable, oh ! le bellâtre).

Ce sera l'heure de manger dans le petit réfectoire à l'extérieur.

Après une prière à Bouddha, un peu de riz avec des œufs et du cochon, agrémentés d'une pomme pour finir, on se lave les mains comme on l'a fait en début de repas, et hop la sieste est de rigueur, mais là c'en est trop pour le fiston (il ne fait plus de sieste depuis trois mois) et les instits d'ailleurs renvois ceux du village (comme quoi l'école tout près de chez soit, c'est bien et ce n'est pas bien) les autres attendront 3h00 pour retourner chez eux..... Voila cette première journée de classe de Jeffrey (c'est son nom brodé sur l'uniforme) se termine et à l'heure où je vous parle, on est mardi (hé oui on triche un peu), il est 14h00 et il ne s'est toujours pas sauver de l'école... C'est que tout va bien non ? Dit-il inquiet le pôpa !

Paille kheundheu !