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La gazette de Ban Pangkhan (32). Du 26/09/2015 au 28/01/2016
─ Eh ! Oh ! T’as oublié ou quoi ? (La petite voix)
─ Oublié quoi ? (Moi)
─ Eh bien, tu sais, ce que l’on souhaite chaque année…
─ Mais non, je n’ai pas oublié, j’étais juste "légèrement" embarrassé ces derniers temps...
Vous me direz, il était temps, à quelques jours près, et la tradition passait à l'as !Je voulais donc vous souhaitez à toutes et tous, lectrices et lecteurs fidèles ou occasionnels de mon blog une très bonnes années 2016, 2559 du coté Thaï ! Que cette nouvelle année vous soit des plus bénéfique et prolifique !
Quatre mois sont donc passées depuis la dernière gazette de Ban Pangkhan et je pourrais donc faire ce constat : La fin de l'année dernière fut des plus chaotique. En effet depuis une nuit du 4 novembre je me retrouvait handicapé de ma main gauche puisque lors je me voyais privé de mon bras gauche, l'ayant malencontreusement brisé sur une bordure de trottoir de la petite ville de Roi Et. Ce fut donc "la joie" de découvrir les urgences de l'hôpital public et d'y passé une partie de la nuit et d'y être invité à y consulté régulièrement toues les trois semaines pour constater que se casser un bras n'est pas anodin. D'ailleurs, à l'heure où j'écris ces quelques mots, l'épilogue de cette "casse" n'est pas tout à fait terminé. Même si le plâtre a été mis loin depuis le début de l'année dans une poubelle du Roi Et Hospital, la rééducation n'en est pas moins fastidieuse. Désengourdir un bras plaqué sur sa poitrine pendant presque trois mois n'est pas chose aisée ! Cependant, c'est presque gagné. On dirait tout de même que le sort s'acharne puis le bras prêt à refaire des tourniquet dans l'air ce sont les dents qui commencent à crier gare ! Abcès et tout le toutim m'ont fait fermer mon clapet, mais encore une fois, je dirais que cela à tendance à s'améliorer, même si le sacrifice sur le siège à bascule d'un dentiste de Selaphum n'est pas forcément, non plus, très engageant ! "Mais ça l'fait" comme pouvait le dire feu mon grand-père !
Je ne vais pas continuer à vous ennuyer avec mes frasques cliniques mais ceci explique cela, de cette sorte de mutisme de ma part de ces quatre derniers mois.
Si l'on y ajoute, juste au moment où tout semblait rentré dans l'ordre que l'hiver a enfin sonné aux portes de l'Isan et pas qu'un peu...
La dernière gazette datant de fin septembre, nous avons passé la fin de la saison des pluies sans qu'elle ne soit vraiment pluvieuse, suffisamment tout de même pour que les récoltes de novembre soient bonnes, même très bonnes du coté de Pangkhan. Il faudra au moins la quantité pour palier au prix du riz qui à dégringoler ces derniers temps et même si les subventions du gouvernement devaient être réattribuer (Tiens tiens !) cela ne compensera en rien le manque à gagner. L'année sera dure, les prêts devront être rembourser coûte que coûte !
La saison des pluies était donc terminée, une petit vague de chaleur faisait une courte apparition comme d'habitude et nous espérions (enfin surtout moi, j'aime bien) l'arrivée des premiers frimas. Nous avons connu la saison chaude en décembre voire en janvier et ce n'est donc que depuis trois quatre jours que le froid est tombé net et précis sur la région !
Durant ces quatre mois, il n'y eut aucune âme villageoise qui a décidé de s'extirper vers d'autres corps naissants ou chanceuses et bienfaitrices si elles l'avaient été, rejoignant alors les paysages doux et tendres du Nirvana !Entre temps, début octobre, mon ami Greg arrivait de France (décidément, il arrive de plus plus tôt d'années en années) afin de passer son hiver au chaud et avec l'ami Suisse, nous avons pu reprendre nos rencontres gastronomiques programmées à intervalles réguliers. Ce fut sans compter sur la passage de Patrick et de sa grande famille de filles (4 petites filles, il fait fort...) qui apporta lui aussi de quoi se régaler.
Notre chien Doc' faisant parti de la famille depuis juillet avait failli ne plus en faire parti puisque les roues d'un pick-up lui roulèrent dessus mais le destin n'a pas voulu nous l'enlever et après quelques temps de douleurs, il est toujours avec nous plus vaillant que jamais !
Toujours en octobre nous partions pour les petites vacances sur Koh Chang après un essais infructueux sur la cote de Chantaburi, les plages étant moins belles et trop désertes au goût de ma petite famille.
De retour, je réglais définitivement le problème de notre connexion internet en installant dans le jardin une antenne personnelle de 15 mètres de haut afin de capter le flux et reflux venant des différents opérateurs de la région. Nous passions le Ok Phensa, la fin du carême Bouddhique, le mois de Khatim (offrandes et commémorations) pouvait commencer pour arriver 28 jours plus tard à la pleine lune du Loy Kratong. Si à Roi Et sur le petit lac artificiel du centre de la ville on déployait "la grande armada" chez nous à Ban Pangkhan, nos petites embarcations vogueraient tout doucement dans la flot de Nam Chi Long, notre petite rivière longeant le village qui à cette époque de l'année se voyait encore gorgée de ses eaux apportées par la mousson !
Et puis mon papa décidait de nous quitter... "Et si loin de toi, je ne pouvais être proche de toi afin de t'accompagner vers ta dernière demeure". Lorsque l'on habite loin de sa famille, il y a des épreuves de la vie qui se trouvent être difficile...
Adieu Papa, je t'aime !
Nous allions donc basculer vers la nouvelle année et comme chaque année, ce fut la grande migration éphémère des citadins vers la campagne et comme chaque année, la hantise de voir la route se transformer en vaste champ de bataille. "Notre Guénéral" pensait qu'en mettant l'armée sur le bord des routes cela ferait son effet, ce fut encore une fois, triste à constater, un nouvel an endeuillé de nombreux accidents de la route, record battu malgré tout ce déploiement et tapage médiatique...
Je parlais quelques lignes plus haut de notre "Guénéral" qui a encore "promis" d'organiser les futures élections non plus en 2016 mais en 2017 et qui ironie du sort à envoyer toutes ses félicitations à Aung San Suu Kyi pour sa victoire triomphale aux premières élections libres qui eurent lieu au Myanmar... "No comment !"Petite revue de presse des évènements marquants de ces quatre derniers mois :
(J'aurais pu vous proposer beaucoup plus d'articles, mais il faut trier, et puis il n'est pas bon de trop s'étaler en ce moment, trop "d'égarement" entrainerait sûrement des évènements que je ne me souhaite pas !)
Le 28 septembre : Le portail internet unique « à la chinoise »
La junte militaire au pouvoir en Thaïlande est sous le feu des critiques des internautes, inquiets d'un projet de «Grande Muraille» de l'internet censurant, comme en Chine, ce rare espace de liberté.Lundi, plus de 72 000 internautes avaient signé une pétition sur Change.org contre ce projet, discrètement annoncé la semaine dernière sur le site du gouvernement, de «mise en place d'une seule passerelle internet unique» entre le réseau mondial et le thaïlandais.
Internautes et militants de la liberté d'expression en ligne s'inquiètent de cette limitation à une passerelle unique, facilement contrôlable par l'État.
Le ministère de l'Information, des Communications et des Technologies a confirmé lundi à l'AFP travailler sur le sujet, avec des premières propositions qui devraient être rendues publiques cette semaine.
«S'il y a le moindre contenu critique ou 'inapproprié', il pourra être plus facilement bloqué», s'inquiète Saksith Saiyasombut, célèbre blogueur thaïlandais interrogé par l'AFP.La junte, arrivée au pouvoir par un coup d'État en mai 2014, ne jure que par le développement de l'économie digitale, dont le modèle serait pourtant menacé par cette «Grande muraille» selon les spécialistes.
Dans le même temps, la junte a multiplié les poursuites contre les internautes, notamment pour toute publication jugée anti-monarchiste, dans ce royaume doté d'une des lois de lèse-majesté les plus drastiques au monde. Un homme a été ainsi condamné en août à 30 ans de prison pour des messages publiés sur Facebook jugés insultants pour la famille royale.
Au départ, la Thaïlande était reliée à l’internet mondial par une passerelle unique. Mais, avec la dérégulation du secteur en 2006, des dizaines de compagnies ont été autorisées à ouvrir leurs propres voies d’accès, contribuant au développement des entreprises de technologies de l’information (IT) en Thaïlande.
Cette dérégulation a eu également un impact sur la vitesse d’internet. Selon le classement Akamai, la Thaïlande bénéficie aujourd’hui d’une vitesse d’accès moyenne de 7,5 mégabits, du niveau de pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou la France.
SOURCES : AFP - REUTERS -BANGKOK POST
Le 1 octobre : les internautes contre-attaquent :Le 30 septembre : des nouvelles du Moine au jet privé :
RELIGION - Enfin des nouvelles ! Luang Pu Nen Kham, alias Wirapol Sukphol dans le civil, le moine aux goûts de luxe qui ne voyageait qu'en jet privé, a officiellement obtenu le statut de réfugié politique aux USA. Il lancera une secte prochainement en Californie, sans rapport avec le Sangha Supreme Council thaïlandais. Monsieur Wirapol était devenu célèbre en 2013, après la diffusion de photos le montant à bord d'un jet privé portant un sac Louis Vuitton. Il possédait alors une centaine de véhicules de luxe et un grand nombre de propriétés foncières. Il est poursuivi en Thaïlande, après avoir été défroqué, pour enlèvement d'enfants, viol, fraude, blanchiment d'argent et infraction à la Loi sur les crimes informatiques. Les autorités ont saisi 380 millions de bahts de ses comptes bancaires. Il aurait déjà dépensé 30 millions de dollars pour refaire sa vie ailleurs.Aux States... No comment...
Le 9 novembre :
ECONOMIE
Le Premier ministre et chef de la junte thaïlandaise, Prayuth Chan-O-Cha a dû défendre jeudi la décision de son gouvernement d’accorder une grosse enveloppe de subventions aux paysans, une politique que les généraux et leurs alliés conspuaient lorsque leurs adversaires civils étaient au pouvoir
Les hommes forts du royaume ont approuvé ces derniers jours 1.2 milliards d’euros de subventions destinées aux paysans, principalement pour soutenir les industries proéminentes mais souffrantes du riz et du caoutchouc.
"J’admets que nous ne pouvons abandonner les mesures populistes, mais nous devons voir comment les rendre meilleures, plus rigoureuses et justes," a déclaré aux journalistes, jeudi, le Premier ministre et chef de la junte Prayuth Chan-O-Cha.
"[Nos] politiques vont aider le pays davantage que les politiques populistes (du précédent gouvernement)," a-t-il ajouté.
Alors chef de l’armée, Prayuth s’est emparé du pouvoir en mai 2014 en renversant le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra après sept mois de manifestations anti-gouvernementales quotidiennes et parfois violentes alimentées en bonne partie par le fiasco du programme de subventions aux riziculteurs.
Ce programme, qui consistait à ce que l’Etat achète aux riziculteurs leur récolte à un prix deux fois supérieur aux prix du marché, a coûté environ 13 milliards d’euros à la Thaïlande et lui a fait perdre sa place de leader mondial des exportateurs de riz sans pour autant améliorer le sort des paysans dont une grande partie n’a pu être payé dans les temps.
La Thaïlande reste l’un des pays les plus endettés d’Asie-du Sud-est, ce qui mine la confiance des consommateurs.
En août, l’agence thaïlandaise de prévisions économiques a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2015 entre 2,7 et 3,2%, ce qui en fait l’une des économies les moins performantes de la région.
La Banque mondiale a elle aussi réduit ses prévisions pour 2015 à 2,5 % contre 3,5 % auparavant.
Les exportations, qui représentent plus de 60% du PIB, sont en recul depuis neuf mois consécutifs selon le résultat de septembre.
L’indice de confiance des consommateurs a légèrement remonté en octobre après avoir atteint son niveau le plus bas en 16 mois en septembre.
L'endettement des ménages thaïlandais a atteint 80% du PIB au premier semestre.
SOURCES :AFP – REUTERS – BANGKOK POSTLe 02 décembre … Censure
L'édition thaïlandaise de l'International New York Times est apparue ce matin avec un espace vierge en Une, après le refus de l'imprimeur local de publier un article décrivant «le malaise» général et la mauvaise santé économique.
C'est la seconde fois en quelques semaines que l'entreprise thaïlandaise refuse de publier un article concernant le royaume, où la liberté de la presse est de plus en plus réduite depuis la prise de pouvoir des militaires au nom de la défense de la monarchie.
En Une, comme à la page six, en lieu et place de l'article, une phrase apparaît: «L'article prévu à cet emplacement a été enlevé par notre imprimeur en Thaïlande. L'International New York Times et son équipe éditoriale n'ont joué aucun rôle dans son retrait»
L'article en cause, disponible en ligne, évoque les difficultés de la junte à relancer l'économie, alors que les militaires avaient promis d'en faire leur priorité au moment du coup d’État de mai 2014.Contacté par l'AFP, l'imprimeur thaïlandais, Est impression PCL, a refusé de commenter.
En septembre, c'est un article concernant la mauvaise santé du roi et la question taboue de sa succession que cette entreprise avait refusé d'imprimer, le jugeant «trop sensible». Entre temps, le journal avait indiqué qu'il cesserait pour des raisons commerciales la publication et la distribution du titre dans le pays.
Avant de nous quitter, je reviendrai sur un dernier évènement lié à "Un os dans le riz". Si l'éditeur a du réimprimer de nouveaux exemplaires (rupture de stock et grosse demande des magasins AsiaBook), j'ai participé le week-end dernier pour la première fois à une séance "rencontre/dédicace" à Udon Thani et je voulais remercier, l'accueil qui m'a été fait tout d'abord par Alain, propriétaire du restaurant Le Country Grill et bien-sur à tous ceux qui sont venus et avec qui nous avons pu "blablater" autour de Prik et sa smala.
Voici d'ailleurs les derniers avis de lecteurs et selfies reçus depuis ces quatre derniers mois :
Un polar comme guide ? And I want to get as well immersed there... in Issan. From fb@ Jyp Paille
Paille Kheundheu...
Tags : gazette, Ban Pangkhan, Isan, Thaïlande, Bangkok, France, potins, Actualités, saison, chaleurs, riz, mousson, internet
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