En cette fin du mois d’août, on pourra dire qu'elle est bien arrivée, elle fut plutôt discrète depuis le mois de juin, et puis, comme tout arrive, depuis une bonne dizaine de jours, elle présente sa vraie nature, elle réjouit tout le monde, la nature se trouvait un peu désemparée devant son manque de virulence, mais désormais, elle semble bien installée et prête à donner tout ce qu'elle a ! Je veux bien-sur vous parler de la mousson ! Elle avait fait une timide apparition il y a quelques semaines et puis plus rien, enfin presque rien, quelques pluies sporadiques, quelques orages tonitruants, mais rien de significatif ! Dans certaines régions du sud-est asiatique, cela devenait même critique, les rizières commençant à manquer de sa matière première, l'eau !

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Chez nous du coté de Ban Pangkhan, il n'y a jamais vraiment de soucis, même si la pluie manque parfois, les aménagements 

Une petite idée d'une pluie de mousson, vue de l'intérieur de la maison...

d'acheminement de l'eau de la Mae nam  Chi jusqu'à de grandes retenues d'eau est en place, venant éventuellement palier le manque de précipitations ! Le riz pousse allègrement et cela promet un belle récolte, à entendre mes voisins, si bien-sur, il n'y a pas trop d'eau, parce que tout est équilibre, même si la mousson se veut excessive, des périodes sèches sont nécessaires pour ne pas inonder la rizière...Il y a à peine un an nous étions les pieds dans l'eau et ceci pour un bon mois avant que cette eau déferle sur la capitale Bangkok ! Cette année semble être « normale » !

Il y a un an à Ban Pangkhan :

 Inondations (1)  /  Inondations (2)  /  Inondations (3)

Lors de la dernière gazette, je parlais de la construction de la route menant à notre « capitale », Sélaphum, eh bien, rassurez-vous, elle n'a toujours pas fini son élargissement, faut pas rêver ! Les pluies diluviennes de ces derniers temps n'arrangeant en rien le bon déroulement des travaux... Mais pas d'inquiétude, comme par ici la vie se passe, cela se fera bien un jour ! Sinon notre nouvelle voiture a reçu ses numéros de plaque minéralogique : กค 9305, je les ai bien-sur joué à la loterie et bien évidemment, j'ai perdu...No comment !

Nous avons donc nos numéros mais pour les plaques, il faudra attendre, à ce qu'il paraît les usines qui manufacturent ces bouts de tôles sont débordés, tellement les voitures se vendent telles des petits pains au pays du sourire ! Tout arrive pour qui sait attendre !

Même si notre voiture n'a pas de plaques, cela ne nous a pas empêché de faire quelques balades (lointaines?) en ISAN, une vers les rives du Mékong, "À travers la mousson, vers les rives du Mékong !", puis deux autres, vers les terres cambodgiennes, où nous avons profiter d'un lieu charmant et d'un accueil non moins charmant du coté de Prasat dans la province voisine de Surin, "Au pays des khmers d'ISAN (1).", et si nous y sommes retournés, ce fut pour y croiser « nos éléphants » tant recherchés, pachydermes que nous avions loupés lors de notre premier voyage, "Au pays des khmers d'ISAN (3). À la poursuite des éléphants !", eh oui, "Au pays des khmers d'ISAN (2). Les coqs de combat !", la première fois nous n'y avions vu que des gallinacées!

D'ailleurs, « farang », (je vais le faire dans le style Burdett), si je peux me permettre de t'interpeller, si tu veux que cela se passe comme dans ton pays d'origine et que cela te fait perdre ton sang froid, alors ce pays n'est pas le tien et ne sera jamais le tien, jay yen yen (cœur apaisé, traduction imagée de cœur frais frais) comme ils aiment te le dire lorsque tu t'énerves, car Farang je suis, même si certains autochtones aiment m'appeler Farang-ISAN , il m'arrive de leur offrir mon jay ron (cœur en ébullition, traduction imagée de cœur chaud), nous ne sommes pas toujours fait de pierre !

La vie bucolique au sein de Ban Pangkhan suit donc son cours, entre attente et « ch'est comme ch'a », nous avons eu un mariage et trois enterrements, il y eu aussi comme je l'écrivais dans la dernière gazette, les naissances sont nombreuses, les p'tits bouts de choux foisonnent dans de nombreuses maisons...

À l'école, Tangmoo a insisté pour emmener son « pôpa » dans une excursion scolaire, une sortie haute en couleur et en décibels dont je vous parlerai la semaine prochaine, car à elle seule, elle mérite un article...Il y eu aussi la fête de mères, le douze de ce mois, ce qui a donné une belle journée à l'école du village et comme tous les ans, les enfants et Tangmoo bien évidemment, se sont prosternés devant leur maman ou leur grand-mère voire leur institutrice lorsque leurs mamans ne peuvent s'absenter de leur lieu de travail, souvent très loin, souvent trop loin du cœur de leurs enfants !

J'écrivais aussi un article sur l'apprentissage du français en terre d'ISAN, "P A pa, P O po...Ou comment apprendre et entretenir le français en pays ISAN ?" , article qui a suscité un vif intérêt, sujet sensible qui tient à cœur, à voir le nombre record de commentaires laissés en fin de cet article !

Et puis comme partout en Thaïlande, nous sommes rentrés dans le « carême bouddhique », la veille du Khao Pensa, le premier août, l'Ashana Punja (en commémoration du premier prêche du Bouddha fait à cinq de ses disciples, dans le parc aux cerfs, à Sarnat, près de Bénarès, en Inde, qui, disciples, iront propager « la bonne parole » partout en Asie), elle donnent lieu à une pluie d'offrande avant que les moines entrent en retraite pour trois mois, et donc le lendemain, le Khao Pensa donne lieu à de grands rassemblement au temple du village mais aussi à de grands défilés, de processions où dans certaines villes comme à Ubon Ratchatani, de magnifiques sculptures de bougies en cire d'abeille s'offrent aux yeux de tous ! Voici d'ailleurs un article sur cette journée à Ubon, article d'Alain, ami blogueur habitant dans le quartier :

"Khao Phansa 2012 à Ubon Ratchathani..."

Si la route reliant le village à Sélaphum est en pleine refonte, le village aussi, une cure d'embellissement est dans l'air du temps. On refait les abords, on installe des pots de fleurs (faits dans une récup' de vieux pneus) sur pied devant chaque numéro de maison, une couleur spéciale pour chaque quartier ( MOO 3, MOO 4 le notre , et MOO 15)...On nettoie les fossés, on les refait, comme devant chez moi, on coupe et arase tout ce qui dépasse, d'ailleurs le maire du MOO 3 réussira à se mettre dans le fossé avec son tracteur en grattant la route, mais il est vrai qu'il était tard, hic !

On m'a dit, à ce qu'il paraît, le village concourrait pour être le plus beau village de la province ! Bon, y'a du taf à mon avis de farang moqueur, mais un petit coup de nettoyage ne fait pas de mal aux ruelles de Pangkhan, n'est-ce pas ?

Même le temple du village va se doter d'un nouveau mur d’enceinte ! Ressemblera-t-il à notre temple des morts qui devient de plus en plus ostentatoire ? Ce temple où se déroule les crémations, situé au bord de la rivière, niché dans une petite foret, temples où les moines aiment à se retirer pour la méditation...?

Ce temple "des morts" reste un beau temple :

Les crédits sont donc débloqués en ces périodes où le ciel est plutôt tourmenté, ce qui rend la tâche des travailleurs plutôt compliquée, mais c'est comme ça tous les ans, et cette année, il nous refont même la ligne électrique, la reliant au réseau du coté de At Samat, installant de nombreux paratonnerres, ce qui nous évitera lors de gros orages des coupures de courant non prévues, coupures qui très souvent durent des heures...En attendant, lors des travaux, même si le maire du village nous prévient à l'aide de ses haut-parleurs digne d'un temps où les dictatures conditionnaient leurs concitoyens grâce à cet outil de propagande, il coupe délibérément le courant toute la journée et deux trois fois par semaine, comme ça, et par forcément en dates et heures prévu par le « Muezzin » du village... "Ben, c'est comme ça ",dirait en riant, Ma Dame Oy ! Mais toutes ces coupures ont du bon, en effet, mon internet s'emballe depuis quelques jours, « mon » opérateur de téléphone GSM  profite des nouveaux poteaux électriques pour tirer une ligne fibre optique avec des sortes de relais booster pour le bon fonctionnement de la 3G !

Alors, elle est pas belle la vie avec du beau débit, non je n'ai pas dit haut débit, faut pas rêver, mais débit beau, désormais !

Et puis à Ban Pagkhan, il faut aimer la rusticité, à peine sorti du village l'entourant, le cernant, la nature et les rizières vous asseyent le cœur, spectacle de tous les jours, magnifique et irremplaçable comme je le disais dans mon article, «La splendeur de la rizière !».

Je ne peux d’ailleurs m'empêcher de vous en remettre une tout petite couche :

On croisera toujours sur la route de drôles de véhicules, nous surprenant :

Et puis il y aura toujours de bons voisins qui, arrivant d'Europe, leurs besaces pleines de bonnes choses à manger, vous donneront la joie de partager un bonne bouffe de farang...Ce coup-ci en compagnie de Hans, Stig et Laurent nous avons partager, une belle assiette de charcuterie (avé le pâté Hennaf) accompagnée de "Mon" pain (ouais, je sais, les chevilles), puis une vieille tradition, des lasagnes maison,

un peu de fromage (Y'en a plus depuis, adieu, camembert, reblochon, etc...Sniff)

et pour terminer le tout, une belle tarte aux pommes à la normande ! Depuis, ils sont tous repartis, mais reviendrons bientôt pour que l'on partage d'autres bons repas...

Tant va la belle vie, à Ban Pangkhan !

Paille Kheundheu !