• Chronique d'un massacre annoncé...

     le Samedi 15 mai 2010.

    On aurait peut-être pu intituler cet article, en exagérant certes, "de Sarajevo à Bangkok"...

    La guérilla de rue s'est installée dans les quartiers d'affaires de Bangkok 

    Oh bien-sur, de Ban Pangkhan, on est loin de tout ça, mais jeudi dernier, des voisins fiers de porter leurs chemises rouges étaient de retour au village.

    Rentrée des classes oblige, ils sont revenus avec leurs enfants. En effet le problème est, qu'au sein du camp retranché des "rouges",il y a des familles..

    On n'a plus affaire à la police mais à l'armée... Et ordre a été donné de déloger les "rouges". L'armée a donc encerclé le campement, coupé l'électricité, coupé l'eau et tous moyens de communication ont été supprimés...

    Coup de gueule!!

    De plus jeudi, dès le début du "black-out", un tireur d'élite a fait mouche, en pleine tête du Général Saeh Deang qui avait rallié les "rouges" en février.

    Coup de gueule!!

    Le Général "renégat" pour les uns et chef de l'organisation de défense du campement pour les autres.

    Un futur héros qui est aujourd'hui dans le coma, entre la vie et la mort.

    Coup de gueule!!

    Alors, les plus déterminés ont commencé à essayer de ne pas de se faire bloquer par l'armée et depuis c'est l'escalade... Comme un début de guérilla..avec ses snipers, ses tirs à balles réelles, ces gens qui courent pour traverser une rue avec le défilé incessant des ambulances...

    Coup de gueule!!

    Coup de gueule!!


    Lors de mon article, "la pastèque remède à la crise", j'avais donc été trop optimiste !

    Espérons que les familles au sein du camp retranché des "rouges"ont pu partir, mais eux, ils avaient vraiment l'espoir d'un changement comme mes voisins, ils voulaient juste changer quelque peu leur condition de vie, il y avait eu un petit espoir d'élection anticipée, mais leurs chefs ont surement d'autres desseins pour ne plus négocier avec l'autorité qui elle n'a hélas plus que l'autorité à proposer...

    A l'heure où je vous parle, ce samedi, ça bastonne toujours à Bangkok, il y a eu encore trois morts ce matin, une vingtaine depuis jeudi soir et des centaines de blessés dont trois journalistes qui ont reçus des balles de M16 et non des balles en caoutchouc ! Des soldats isolés ont été lynchés et de nombreuses bombes ont explosé dans d'autres quartiers de Khrung thep, la cité des anges qui n'en a plus que le nom...

    Il est vrai que les rouges voulaient continuer à marcher debout dans tous les sens du terme ; il est nécessaire, désormais, de se plier sous les balles....

    Je ne sais plus qui disait : "le seul mal de dos supportable est celui du à avoir porté trop longtemps la liberté".

    Mes voisins sont tristes, une certaine population, celle que l'on écoute jamais, celle de ma région, L'ISAN, est triste et moi aussi... Ils ne voulaient que des élections anticipées, ils vont peut-être ne rien obtenir ou alors juste un passeport pour la patrie de Bouddha.

    Paille kheundheu...

    PS : Quelques vidéos...Comment peut-on ordonner de tirer sur son peuple ? Des fusils contre des lance-pierres...

    « Les esprits de la forêt...BANGKOK BRULE ! »

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