Même si vous ne regardez pas TV5 Monde régulièrement, vous tomberez inexorablement sur les prévisions météorologiques, énoncées, rabâchées au moins une bonne dizaine de fois par jour...(Je ne parle même pas d'une chaine de télévision « normale »)

Donc, pas vraiment besoin d’être un fin observateur pour remarquer que depuis la fin du mois de juin, la France, l'Europe (on profite d'élargir notre petite vision bretonne) vit un été pourri ; il pleut, il fait froid. Ce n'est donc pas vraiment le temps idéal pour commencer à décaisser des champs où le chou-fleur et l'artichaut poussent en Roi ! On pourra tout de même, si l'envie est trop forte, les préparer pour une éventuelle culture de riz. Dans le meilleur des cas, vous arriverez à faire de grands bassins d'eau de pluie pour y faire de l’élevage de poisson chat !(« Ba dam pourquoi poït? »)

Enfin d'autres experts (apparemment, ça ne manque pas dans le monde où l'on vit les experts, non ?) ont prévu dix milliards d'habitants sur la planète en 2050...J’espère qu'ils ne m'ont comptabilisés car je ne serais surement plus là! Enfin si ces « as » de la démographie sont aussi bons que les météorologues et climatologues, nous sommes plutôt mal barrés (entre temps, je ne vais pas énumérer toutes les sortes d'experts qui « polluent » la planète de prévisions en tous genres et qui doivent bien à eux seuls se récupérer une grande partie des sommes allouées pour tous les organismes (d'experts) du monde entier qui concluent la plupart du temps qu'il n y a plus assez d'argent pour modifier le cours de la vie et des évènements pour sauver la planète ! Évidemment, ils ont pris tout le pognon...). Enfin je m’égare, mais "j'aaaaaaaaaaadore'' comme le chante si bien P.K (Quiz?) ! (Philippe Katerine)

Donc tout est prévu : démographie galopante & réchauffement climatique !

Bretons préparez vous à faire du riz!

En ISAN, autour de Sélaphum, 15eme parallèle nord,130 mètres d'altitude, climat subtropical, on peut espérer continuer à faire du riz. Même si le climat devient tropicale, on fera toujours du riz ! La différence est que l'on aura plus de saison froide (fraiche, je m'entend, mais je nomme cette saison comme les autochtones nomment leur saison hivernale); on aura 25-36 degrés toute l’année et puis le niveau de la mer aura tellement monté que Sélaphum sera une station balnéaire réputée et l’aéroport de Roi-Et sera de stature international, rien que ça, tu délires Farang-ISAN !

Enfin comme je l'ai déjà dit, je ne serais plus là ou alors je serais très très fatigué...

Donc ce matin lors de ma divagation matinale et journalière au milieu des rizières, j’arrêtais mon vélo “commmmme d'habituuuude”(Quiz...Plus facile, non ?) sur le pont de la Mea nam Chi direction At Samat.

                 

J'observais les barcasses sur la rivière, il avait un pécheur, seulement un , affairé à relever un maigre filet dans le contre-courant du débit de l'eau.

 

Les bateaux dragons « Rua Yao » étaient sans leurs rameurs, ils s’entraînent plus tôt le matin, à l'heure où je passe en ce moment,ils sont pour la plupart dans les rizières...

 

 

Je me disais alors, en regardant toutes les rizières défilées au fur et à mesure qu’avançait mon vélo, que je devais( « ma croisade ») montrer aux futurs riziculteurs bretons, normands, picards, wallons, flamands, luxembourgeois, romands ("OK, OK, STOP ! Tu délires farang-ISAN". Je ne peux manifestement pas énumérer tous les peuples du nord), je pourrai donc leur donner quelques conseils pour leur expliquer comment on porrait s'adonner au plaisir de « Faire le RIZ »-  « Tham Na » ! Entre Mon MOOBAN et la Rivière Chi , tous les stades de l’évolution de la culture du riz s'offrait à mon regard.

Voici donc, photos à l'appui,

un petit traité sur la façon de faire le riz :

Il faudra tout d'abord semer des graines fertiles, donc des grandes multinationales comme Mosanto par exemple. Je dis fertile car la plupart des plants de riz dans le monde donnent aujourd'hui des semences stériles, donc si l'on veut semer, il faut acheter les graines pour ensuite les semer à la volée dans une « nurserie à riz ».

 

On remarquera trois palmiers à sucre, "le prince des rizières", plutôt rare par ici !

Plus nombreux vers la frontière cambodgienne...

ils sont dans une nurserie avancée ; en avant plan,un départ de pousses de riz.

 

On va laisser les plants de riz se développer environs 20 à 30 jours pour que la nurserie ressemble à un tapis vert presque fluorescent.

 

 

On va ensuite les mettre en bottes pour pouvoir les transporter, puis on va étêter les jeunes pousses.

 

 

Ces bottes de jeunes pousses étêtées vont être transborder dans de plus grandes rizières.

On va repiquer les jeunes pousses une par une (on peut des fois en mettre deux) en leur laissant un espace suffisamment grand pour qu'elles se développent correctement.

 

Cela prendra environ 80 à 90 jours pour arriver à la floraison puis à la formation du brin de riz.

Il va de soi que durant toute la période, des semences à la veille de la récolte, la rizière devra être totalement inondée. Si par hasard la pluie venait à se faire rare, il faudrait pomper de l'eau dans des bassins ou des rivières à proximité (comme autour de chez nous par exemple).

On pourra cultiver deux sortes de riz :

Le riz thaï, riz long naturellement parfumé au jasmin, le«khao om malee », celui-ci étant le plus connu (en Europe bien-sur)...On le cuit dans un auto-cuiseur ou à la créole après l'avoir soigneusement rincé à grandes eaux afin de lui enlever le maximum de son enveloppe de matière amidonnée.

Méfiance,lorsque vous achetez du riz thaï, le moins cher vient très souvent des État-Unis et c'est du transgénique...Alors regardez bien la provenance sur le paquet pour vous assurer que le riz thaï est bien de Thaïlande. (les thaïlandais n'ont jamais déposé la "marque"riz thaï" d'où les multiples provenances de ce riz parfumé.)

Dans le même temps, toujours entre juin et novembre, on       fera aussi le riz gluant, qui est plutôt un riz rond avec une   enveloppe translucide d'amidon très importante. On doit le faire tremper une nuit puis le faire cuire à la vapeur. L'amidon en cuisant fera que le riz sera gluant. On le mange en s'en servant un peu comme du pain. On fait des boulettes que l'on peut tremper dans une sauce puis on attrape du bout des doigts viandes et légumes. Il va de soi qu'il est,en grande partie,réservé pour la consommation locale mais aussi nationale.

Ces deux sortes de riz peuvent être conservés dans leur cosse plus de une année ;le riz gluant a une valeur de 20 à 30 % moindre que le riz thaï mais vaut le double du « Khao Na Phang ». C'est un riz avec lequel on fait farine, alcool, aliment pour bétails etcétéra... Pour ce faire ce riz demande beaucoup moins d'attention puisqu'une fois semer, on le laisse pousser sans le repiquer. Il se développe beaucoup moins que l'autre riz,à peine 50 centimètres de hauteur alors que l'autre à qui l'on donne toute son attention peut développer des plants de plus de un mètre !

Voici du « Khao Na Phang » près à être récolter.

 

 

 

 

Voici une rizière de riz au jasmin.(fin novembre)

 

 

 

 

Une sacrée différence,non ?

Pour conclure, toutes ces rizières seront largement aspergées d'engrais mais aussi de pesticides pour désherber. Rares sont ceux qui désherbent à la main. Les ouvriers agricoles ont déserté la campagne, plus beaucoup de petites mains sont là pour travailler dans la rizière durant toute la saison. S'il y a du monde pendant le repiquage puis beaucoup plus tard pour récolter à la main, c'est que ces ouvriers occasionnels délaissent leur travail à Bangkok et viennent par tradition donner un coup de main, mais même ça, cela se perd... Du coup on mécanise à fond . Tracteur pour labourer et préparer la rizière ; machine à couper le riz et comme cela coûte cher (à quand la machine à planter les jeunes pousses de riz, comme en Camargue ?), on se met à faire deux récoltes (on peut en faire trois de Khao Na Phang), il faut bien rembourser les prêts! Deux récoltes entraînent le besoin grandissant de réserves d'eau de plus en plus conséquentes à usage agricole uniquement...

Quand cela s’arrêtera t-il ?

Je n'ai pas mentionner qu'il fallait de plus en plus d'engrais car les terres a être trop cultiver s’appauvrissent !

Donc, on ne peut en aucun cas les stopper dans leur course à la productivité!

Peut-être bien ?

Bah, quand il n'y aura plus assez d'eau pardi !

 Irrémédiablement on y arrive à grand pas...

PAILLE KHEUNDHEU !

Vous l'aurez donc compris,

LE RIZ C'EST MON DADA!