Cela aurait pu être un titre à la Audiard, si j'avais décidé de donner un titre à cet article tel,

''Le canard, champion du développement durable !''

ou bien

''Le canard, est-il aussi bon pour la couche d’ozone qu'en terrine au poivre vert ?''

ou encore...

 "SETOP" (à la manière thaïe, prononcez, "cetop") ! Bon ça suffit, et je suis et ne serai jamais Audiard, dialoguiste de ce film d’anthologie dont il fut aussi le réalisateur:

”il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.”

Il fallait oser un titre aussi long, non ?.

J'avais aussi remarqué que dans deux films où il ne fut que dialoguiste et c'est déjà beaucoup et primordiale les dialogues dans un film, il parlait du canard.

Le premier “100 000 dollars au soleil.”

Incontournable, avec le grand Lino Ventura et l'autre film dont j'ai oublié le titre où d'ailleurs Belmondo joue, comme dans le premier d'ailleurs, mais meurt à la fin je sais, cela fait beaucoup de lacunes accumulées, alors éclairez moi ! Le titre ?. Donc, dans ce deuxième film, cette réplique sort de la bouche de Belmondo c'est aussi d'actualité puisque à Cannes, ils lui ont rendus hommage, quel timing le farang Isan !,

[...]

Audiard lui faisait dire que lorsqu’il aurait réussit, lorsqu'il aurait ''l'artiche'', il s’achèterait une propriété avec un étang au fond du jardin où il y mettrait des canards, parce que les canards, ça faisait chic !

Mais, ne nous égarons pas, revenons-en à "nos canards" sauveurs de la planète !

 Nous sommes donc arrivés en fin de la saison chaude, sans qu'elle ne soit réellement terminée et début de saison des pluies, là non plus, la mousson n'est pas encore vraiment arrivée, ce ne sera que fin juin, je dirais plutôt que ça joue plutôt dans l'alternance, un peu de pluie, un peu de chaleur tout ça dans la bonne humeur, enfin juste de l'alternance comme il serait bien que certains pays s'inspirent de ces ''alternances'' parce que ça fait du bien, tout simplement... Pfft... c'est encore un autre sujet, là !

N'y voyez pas non plus quelques opinions négatives ou positives, concernant la France ou voire la Thaïlande...

Revenons à nos.....Canards...On est là pour ça, non ?

En fait, la mousson approche, enfin ! Ma saison préférée mais c'est aussi la rentrée des classes "Eh Jeff ! Et les canards ? tu divagues encore !".

Tan, la grande sœur est rentrée au lycée, hélas elle n'a pas réussit son entrée à l’école de Sélaphum, elle reste donc à Ban Kwao près de Ban Pangkhan.

Comme je le lui ai dit :

- ”À Ban Kwao ou Sélaphum, si tu veux, tu peux;”

Elle semblait désespérer pour son futur dessein de médecin, docteur, ou je ne sais quoi. En fait infirmière, je trouve cela déjà pas mal, aussi...

Le niveau, on l'a ou on ne l'a pas, ici ou ailleurs, la seule différence est surement que dans certaines écoles, il faut surement être un peu plus assidu et tenace pour réussir... Rendez vous dans trois ans pour le BAC. Et puis le papa pourra toujours arranger les choses pour des cours supplémentaires etc...

Tangmoo lui aussi rentré à la grande école et comme d’habitude, je suis le dernier au courant, eh ! le farang, normal... je ne sais pas si c'est normal, mais c'est souvent comme ça. Donc fini la maternelle, il rentre en classe 1, en première quoi en Thaïlande c'est comme en Angleterre par exemple ou en Inde, on commence par la première pour finir, je crois à la douzième ou la treizième si on atteint le baccalauréat, logique anglo-saxonne qui est ce qu'elle est, meilleure ou non, en fait je m'en tape.

La grande école pour apprendre à lire et écrire thaï (vaste programme que je vais essayer de suivre en même temps que le fils). L’école est beaucoup plus loin que celle d'avant : Wahou ! vérifié au compteur de mon vélo ! Elle se trouve à 120 mètres de route ! c'est loin, non ?

                                  ancienne école    /    nouvelle école

mais toujours les mêmes grimaces !

Avant son école était à 20 mètres, vous rendez vous compte, 100 mètres de plus !

Avant il n'y avait que deux classes où 57 élèves avaient tendances à brailler du matin au milieu de l’après midi.

Désormais, il y aura 10 classes avec 200 élèves qui braillent encore, juste un crescendo en dessous. Il y'a un terrain de foot où jamais ils n'apprendront à jouer correctement au football...

L'autre bâtiment de la grande école, au fond, derrière le terrain de foot,

... mais où ils pourront faire le tour du stade avec, aux tambours les garçons et en majorettes, les gamines de l’école pour les défilés des sorties sportives de fin d’année et autres défilés et festivités en tous genres... C'est aussi ça l’école thaïlandaise (et j’entends les mauvaises langues, ce n'est pas que cela l’école thaïlandaise, mais c'est souvent ça !). Pas de soucis, nous verrons bien ?

Pour terminer avec le village, à part la saison des pluies qui approche, c'est aussi la saison des mariages, tous les jours enfin surtout le vendredi, samedi, dimanche et lundi ! Un enterrement de temps en temps, comme la semaine dernière !

Cela nous fait donc ici aussi à Pangkhan ''quatre mariages et un enterrement'' !

Et alors les canards ?

OUI ! j'y arrive !

Une dernière chose, samedi dernier il y eut le fameux “Boun Bang Fay” de Yasothon, le plus fameux de Thaïlande où des milliers de personnes viennent admirer les lancements de fusées (d'ailleurs on l’appelle le "rocket festival" pour les touristes). 

                                                                                     

Je n'y suis pas allé, trop de monde, il faut se garer à des kilomètres puis marcher sous un soleil implacable, terrassé par des températures proche des 40 degrés... Bientôt au village voisin à Ban Kwao, il y a le deuxième plus beau festival des “Boun Bang Fay” de Thaïlande. Je pourrais y aller à pied ou en vélo et tôt le matin pour les meilleurs places et vous relater cette affaire dont je vous parlerai en détail le moment venu, non ?

Par ce qu'on est là pour le canard !

Le canard, le canard !

Crient-ils en chœur !

Tout d'abord c'est moins con qu'un poulet, au moins cela n'attend pas que vous arriviez en vélo ou en voiture pour décider de traverser la route juste devant vous et alors vous mettre en danger lors de l'évitement de la ''galinette''.

Si, si, c'est vraiment con un poulet, d'ailleurs n'est-ce pas pour cela que l'on ap... Bon j’arrête, je vais être désagréable et politiquement incorrect.

Donc depuis quelques jours, on récolte le riz, vous savez le moins bon, le "Khao na pang" riz de deuxième catégorie pour faire farine, alcool et aliments pour bestiaux mais les prérogatives gouvernementales pour augmenter les productions agricoles et conserver le premier rang mondial d'exportateur de riz que détient la Thaïlande ont fait que cette deuxième récolte se généralise, devenant une habitude dont il sera difficile de se défaire.

Durant mes promenades vélocipédiques, j'avais remarqué de nombreux troupeaux de canards. Déjà l’année dernière je les avais vu .

      

Cette année, même topo !

Tous les jours, le camion se déplace et change de place le troupeau de canards, de rizières en rizières, de préférence au sein d'une rizière fraichement moissonnée. (on peut le faire traverser la route lorsque la rizière est de l'autre bord)

                                              

 Forcement, le jour où je pouvais m’arrêter pour parler avec un des “bergers” de canards, je n'avais pas mon appareil photo, les photos suivantes ont donc été prise un jour où les gars étaient loin dans la rizière.

    

     

   

Enfin le jour de cette première rencontre, cela ne m’empêcha pas de débuter une conversation, pour comprendre d’où ils venaient ? (en fait ils sont six, ils se déplacent à trois dans la cabine et trois au-dessus à l'arrière du camion, perchés au dessus des canards, eh eh!).

Et puis, je voulais savoir pourquoi ils se promenaient avec leurs canards, ainsi, au fil des rizières ?

Leur chef est d'Ayuttaya parle deux, allez trois mots anglais, les autres viennent de Surin à la frontière du Cambodge (voire même peut-être du Cambodge carrément) et parlent leur dialecte plus ou moins cambodgien.

Un seul parle le lao et à peu près le Thaï (c'est pour cela que je pense que les quatre restant sont des ouvriers clandestins cambodgiens surement très mal payés). Je parlais donc avec eux pour savoir qu'elle était l’intérêt de sortir presque cinq milles canards dans la rizières !

Ils me firent tout d'abord la promotion de leur boulot à l'avantage de l’agriculteur.

Le canard mange de nombreux parasites néfastes à la pousse du riz et cela permet par la suite de réduire les pesticides. Ensuite les fientes font de l'engrais naturel pour la rizière et permettent de réduire le futur apport en engrais chimiques (les voisins me le confirmeront, comme d'ailleurs ils font paitre entre les deux récoltes zébus, buffles et bœufs pour les même raisons : Engraisser le terrain de leurs déjections).

Les canards vont aussi réussir à réduire la prolifération des ”escargots d'eau douce” variété importée d’Amérique du sud dans les années soixante dix pour apporter aux populations des aliments à forte valeur protéique, pour faire simple, juste de quoi manger pour les gens d'ISAN à une époque où on ne mangeait pas à sa faim... Mais cette sorte de gros bigorneaux est devenue très vite envahissante, de surcroit les populations ne l'ont jamais vraiment appréciés et en plus par sa décomposition, s'il n'est pas consommé, il permettrait alors la prolifération d'un parasite qui tue la tige de riz avant qu'elle ne germe et qui nécessite bien-sur un pesticide spécifique... Le canard broie et détruit cet escargot pour manger ''la bête'' ce qui évite de donner de la substance chimique contre ce parasite. Pas mal, non ? C'est vrai qu'il est désormais quasiment impossible de se débarrasser de ce gastéropode mais le canard y contribue ? Merveilleux !

À l'avantage de l’éleveur de canard, les mottes des tiges de riz fraichement coupées permettent aux cannes (elles font aussi partie du voyage) un lieu de ponte. D’ailleurs les gardiens passent leur journée à récupérer les œufs pour ensuite les vendre bien-sur. L'engraissement de ces canards feront aussi plus tard de merveilleux canards laqués !

   

La nourriture du canard est de facto gratuite. Cela permet in fine, car je pense que ce n'est surement pas vraiment le soucis des “bergers”, aux canards de se dégourdir les pattes car voyez, dans ces compartiments, on y met plus de cinq mille canards.

                                    

 Sans sortir, ils auraient surement du mal à pratiquer “la danse des canards” coin coin coin coin !

Paille Kheundheu... coin... coin coin ! Coin quoi !

Ps : Et puis dans cette façon de faire, c'est un échange, du troc entre gardiens de canards et paysans, pas de rapport d'argent. (on me l'a confirmé)...

Comme quoi le canard il n'est pas que bon, à l'orange, au muscadet ou en foie gras voire sur un étang pour ''faire chic'', il est aussi nécessaire et utile pour une agriculture responsable  !

Et puis, franchement, des poulets au fond de sa propriété au bord d'un étang, est ce que cela ferait chic ? Non ? N'est-ce pas Bebel !